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Marthe et Marie

Marthe et Marie

25 août 2020

Dans l’Évangile de Luc, Jésus oppose la contemplation de Marie à l’action de Marthe.

Jésus entre dans le village de Béthanie qui se trouve près de Jérusalem. C’est là qu’habitent ses amis Marthe, Marie (à ne pas confondre avec la Marie, la mère de Jésus) et leur frère Lazare.

Marthe l’invite à entrer chez eux et, en bonne maîtresse de maison, s’active pour lui préparer un repas réussi. Au même moment, sa sœur Marie s’assoit pour écouter Jésus, mais ne bouge pas le petit doigt pour aider sa sœur. Soudain, Marthe se fâche en interpellant directement Jésus : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m’aider. »

Jésus lui répond : « Marthe, tu te soucies et tu te donnes du mal, mais c’est Marie qui a trouvé la meilleure chose à faire : m’écouter. »

Inspirations sur le sens du texte

Le contraste entre les deux sœurs repose sur la présentation de Marie comme la disciple parfaite, assise au pied du Seigneur pour recevoir son enseignement. La posture de l’élève au pied de son maître est classique dans la tradition juive. Ce qui est plus étonnant est que l’élève est une femme. Il faut ici relever que de fait Jésus encourage les femmes aussi bien que les hommes à suivre son enseignement.

L’attitude de Marthe en maîtresse de maison affairée est également conforme à l’attitude des femmes disciples, mais, surtout, elle veut que sa sœur agisse comme elle. Elle en est tellement persuadée qu’elle interpelle Jésus par le mot « Seigneur », car, selon elle, il ne peut qu’être d’accord avec les priorités qui sont les siennes.

Le point de Jésus sur l’attitude de Marie et de Marthe

Dans le propos de Jésus, il n’est pas question de mettre en cause le service des tables. En revanche, il établit une hiérarchie entre les deux attitudes. Il reproche à Marthe son inquiétude qui va à l’encontre de l’état d’esprit du vrai croyant. Il encourage Marie à faire passer l’écoute de sa Parole avant toute autre considération.

Être disciple de Jésus, c’est choisir l’unique chose nécessaire : aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force. Notons enfin que ce texte affirme qu’une femme peut être disciple du Christ exactement au même titre qu’un homme et non pas cantonnée au service des tables.

L’affirmation selon laquelle « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée » s’oppose à l’idée de ceux qui, comme Marthe, ont du mal à accepter qu’une femme écoute la Parole et en soit la servante. Il ne faut pas oublier que la scène se déroule à une autre époque dans laquelle le statut de la femme était différent de celui d’aujourd’hui.